Une révérence à l’abime

Il y a des êtres bizarres, tel un gouffre absorbant et ne restituant rien… Il y a des êtres ne sachant se nourrir d’eux, s’engouffrant dans les flots, un capitaine sans gouvernail ou un navire sans capitaine. Il y a des êtres issus d’un néant, entre la vie et la mort, décharnés, voyageant dans le monde, comme des saltimbanques, jouant sur un air de théâtre. Il y a des êtres ricanant de l’oubli, dérobant et dérobés à leur tour, contrôlant, contrôlés. Ils ont très peu de repos ces êtres, soutirant, soutirés, survivant…d’un monde éclaté, projeté. Tel un poème tombant par terre, fractionnant ses vers. Ses vers a soi. Vouant allégeance à qui ils doivent… une dette lourde à porter…L’histoire les a décrits comme des révoltés… ???Quelle plaisanterie ! Je tire une transparente révérence à l’abime, devant supporter, toute cette ignorance. Et c’est dans cette profondeur que nous traversons, sans leur laisser aucune de nos attentions, que nous nous souvenons… Quelle ironie.

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